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Intervention du PPV38 aux 4èmes Rencontres d’Un Toit Pour Tous

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La crise du logement s’aggrave pour tous, et surtout pour les plus démunis

HospitalitéPlaidoyer / 8 février 2024

La 4e édition des rencontres d’Un Toit Pour Tous s’est déroulée le 1er février 2024, en même temps que la présentation du rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre sur le mal logement. C’était l’occasion d’attirer l’attention des médias sur la situation de l’hébergement et du logement social en Isère, dans un contexte de crise grave du logement.

Le thème retenu pour cette rencontre était : « Une crise du logement qui s’aggrave ! Quels impacts pour les plus démunis ? Quelles marges de manœuvre locales ? »

Comme sur l’ensemble du territoire français, la situation de l’hébergement et du logement social est catastrophique en Isère.

  • A la suite de la réforme de l’APL, doublée de l’augmentation des taux d’intérêts, les bailleurs sociaux n’ont quasiment plus de capacité d’investissement pour construire et réhabiliter.
  • La production de logements sociaux a diminué de 37 % en 2023, creusant encore plus l’écart entre l’offre et la demande.
  • La mobilité et la fluidité des parcours locatifs sont au point mort.
  • Concernant l’hébergement d’insertion, du fait de la pénurie de logements accessibles, les ménages restent bloqués dans les hébergements et sont donc freinés dans leur parcours d’accès à l’autonomie.
  • Pour l’hébergement d’urgence en Isère, cette année il n’y a pas eu d’ouverture de places supplémentaires.
  • Le service du 115 est saturé, d’où une gestion de la pénurie qui se traduit par une sélection des personnes sur des critères de vulnérabilité pour essayer de trouver une place pour une mise à l’abri temporaire. L’inconditionnalité d’accueil en hébergement d’urgence n’est donc plus respectée, contrairement au code de l’action sociale et de la famille.
  • De nombreuses familles sont à la rue, ce qui représente 400 enfants privés de domicile.
  • Plus de 50 jeunes mineurs non reconnus mineurs par le département sont à la rue, en grande vulnérabilité et à la merci des réseaux parallèles !
  • Des femmes avec enfants de moins de 3 ans, des femmes enceintes se voient proposer une mise à l’abri pendant sept nuits, puis sont renvoyées à la rue.
  • Les accueils de jour sur le territoire de l’agglomération grenobloise se trouvent confrontés à une sur-fréquentation qui génère des conflits, voire de la violence.
  • Les travailleurs sociaux des accueils de jour comme ceux de l’hébergement se trouvent aussi en difficulté et souvent bien loin de leur mission d’accueil et d’accompagnement, notamment quand il leur est demandé de remettre des familles à la rue ou qu’ils n’ont aucune réponse à proposer face à la détresse des familles.

La France a pourtant ratifié la convention des droits de l’enfant qui stipule que les familles avec enfants en grande précarité doivent être hébergées.

L’application de la nouvelle loi immigration, loin de résoudre les problèmes d’hébergement, va les aggraver. De même pour la loi anti-squat Kasbarian.

Face à cette situation le Département et l’État se renvoient la balle sur la question des compétences.

Souvent, ce sont les citoyens qui agissent !

Des solutions sont trouvées par les associations et les réseaux d’hébergement citoyens : 70 % des personnes en grande précarité sont hébergées chez un tiers.

Des particuliers et des communes mettent des logements à disposition, des réseaux d’habitants se mobilisent pour accompagner les familles et faciliter leur accès aux droits (scolarisation des enfants et des jeunes, santé, alimentation…).

Cette solidarité permet aux personnes et aux familles de souffler et de retrouver un peu d’humanité dans leur parcours de vie chaotique.

Seule une politique structurelle de l’hébergement et du logement peut permettre de construire des réponses pérennes et de nature à accompagner des parcours d’intégration.

Les pouvoirs publics ne peuvent pas durablement se défausser sur la société civile au risque de mettre en péril la paix sociale aujourd’hui grandement assurée par les associations et les réseaux citoyens, avec très peu de reconnaissance.

Le milieu associatif ne peut que déplorer l’absence d’une politique de logement et reprendre l’invective de l’abbé Pierre en 1954 :

« Chaque fois que l’on refuse 1 milliard pour le logement, c’est 10 milliards que l’on prépare pour les tribunaux, les prisons, les asiles de fous .»

« Gouverner c’est d’abord loger son peuple. »

Françoise Bouchaud, bénévole au Secours-catholique, référente Pacte du pouvoir de vivre Isère 

14 février 2024 |

Un cessez-le-feu et l’accès humanitaire à Gaza, plus que jamais une urgence

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Par Béatrice Lestic, secrétaire nationale de la CFDT

La Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l’ONU, a appelé Israël à prendre « toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir et punir l’incitation directe et publique à commettre le génocide » et lui a ordonné d’autoriser un accès humanitaire immédiat à la bande de Gaza.

Ce verdict intervient dans un contexte où la situation humanitaire dramatique à Gaza nécessite une réponse immédiate. Une situation que la CFDT n’a cessé de dénoncer depuis le début du conflit. En moins de quatre mois, la guerre à Gaza a coûté la vie à plus de 25 000 Palestiniens, dont au moins 10 000 enfants. Avec plus de 62 000 blessés, nombreux sont ceux qui souffrent de séquelles invalidantes.

Actuellement confinée dans des zones exiguës, la population de Gaza, qui compte environ 1,9 million de personnes, se trouve dans une situation propice à la propagation des maladies. Plus de 85 % de ses habitants ont été déplacés de force vers ces zones précaires.

Attachée au respect du droit international, la CFDT appelle la communauté internationale à agir pour faire respecter les ordonnances d’urgence de la CIJ qui sont contraignantes et sans appel.

La CFDT appelle à un cessez-le-feu immédiat et à la fin de l’offensive terrestre dans la bande de Gaza. La CFDT exhorte les diplomaties européennes à agir en ce sens pour faire cesser le siège empêchant l’intervention des secours d’urgence auprès de la population de Gaza. De plus, la CFDT demande la poursuite de la mobilisation pour la libération des Israéliens retenus en otage à Gaza ainsi que celle des Palestiniens détenus illégalement par Israël.

La CFDT, avec le mouvement syndical mondial et la Confédération syndicale internationale, appelle l’ensemble de la communauté internationale à agir pour la construction d’une paix juste et durable.

5 février 2024 |

Immigration : Largement censurée, cette loi demeure inacceptable

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Publié le 25/01/2024
Par Lydie Nicol, secrétaire nationale de la CFDT

Le Conseil constitutionnel a rendu sa décision sur les 86 articles de la loi « pour améliorer l’intégration, contrôler l’immigration ». Il a censuré 32 articles jugés non conformes à la Constitution.  La CFDT prend acte des conclusions du Conseil constitutionnel. Elle ne peut que regretter le choix de l’exécutif d’aller au bout de ce processus législatif, quoiqu’il en coûte.

Car si la conformité de la loi à la Constitution est incontournable dans un État de droit, elle ne la rend pas pour autant acceptable. Tout au long du processus parlementaire qui a mené au vote de la loi, un grand nombre de responsables politiques de droite et d’extrême-droite ont multiplié les outrances et les anathèmes sur les étrangers en France. Cette séquence, ainsi que l’attitude de l’exécutif et du gouvernement, restera dans notre histoire récente comme une tache indélébile portée aux valeurs de la République.

La loi compte un grand nombre de mesures qui vont fragiliser les parcours d’intégration et porte en elle une atteinte aux droits des citoyens étrangers vivant sur le sol français. La CFDT poursuivra et amplifiera son soutien à ces hommes, femmes et enfants qui ont besoin du juste accompagnement que chacun de nous attendrait dans la même situation.

La CFDT poursuivra le combat afin de ne pas ajouter à l’indignité d’une loi des conditions d’application incompatibles avec l’engagement au service de l’intérêt général et les conditions de travail de millions de salariés et agents de la fonction publique, notamment les travailleurs sociaux, personnels de santé, agents de préfecture etc.

Aux côtés de ses militants qui accompagnent quotidiennement les étrangers pour faciliter leur intégration notamment grâce à la régularisation par le travail, la CFDT affirme aussi son soutien aux milliers de bénévoles qui mènent des actions au quotidien en faveur de l’accès à l’emploi, au logement et à l’apprentissage du français.

26 janvier 2024 |

Le Pacte de l’Isère rencontre la députée Caroline ABADIE lundi 8 janvier 2024

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Rencontre de madame Caroline ABADIE – Députée de la 8ième circonscription de l’Isère (Vienne et ses environs – De Grenay à Saint-Maurice-l’Exil) le lundi 8 janvier 2024, avec les membres du PPV38 : Régis MOREIRA et Jean-Paul VIGNOUD.

Présentation par Régis MOREIRA du Pacte du Pouvoir de vivre aux plans national et isérois. Remise du dossier des 90 propositions du Pacte. Nous n’en n’avons évoqué que quelques-unes.

Évocation de la loi sur l’immigration votée le 19 décembre 2023: « Contrôler l’immigration, améliorer l’intégration ».

Madame ABADIE ne semble pas avoir eu connaissance du courrier électronique que le Pacte de l’Isère lui a adressé après le vote de la loi le 19 décembre 2023 auquel elle a participé. Elle nous précise qu’une note expliquant sa démarche et ses motivations relatives à son vote de la loi est en préparation et nous sera adressée.

Les échanges se poursuivent sur :

  • la démocratie : nous rappelons l’importance des corps intermédiaires (syndicats, associations) et la nécessité de mieux prendre en considération leurs observations comme leurs propositions. Madame la député précise que, même si toutes les propositions des groupes de réflexion installés par l’État ne sont pas prises en compte, certaines d’entre elles aboutissent à des évolutions de nos modes de fonctionnement. La perception que les citoyens peuvent avoir de ces évolutions, n’est cependant pas évidente et cela ne peut que nuire à leur mobilisation.
  • le logement et les difficultés concernant les personnes les plus vulnérables. Est évoquée la rencontre partenariale annuelle « l’accès au logement des plus précaires dans un contexte de crise aggravée du logement », sur le thème « Loger les plus vulnérables », avec les associations de la FAS, les bailleurs sociaux, les accueils de jour…
  • les dossiers environnementaux comme la ZFE (Zone à faible émission) ou le « Parlement de la rivière Isère »,avec présentation du dispositif en cours d’installation.

Une attention particulière est accordée aux sujets concernant l’éducation :

  • les difficultés relatives à l’orientation des élèves et en particulier les incertitudes et questionnements des parents face à la complexité des dispositifs et à leur connaissance partielle des différents vois d’orientation.
  • La hiérarchie anormale qui est installée de longue date, entre les diverses voies d’orientation et les réserves qu’observent un grand nombre de familles pour les voies professionnelles mais aussi agricoles S’est installée en ces domaines une orientation qui traduit une hiérarchie sociale anormale. La rénovation de la voie professionnelle aurait dû corriger ces perceptions. Ce ne semble cependant pas la réalité.

A été évoquée à cette occasion l’accueil que le Pacte du Pouvoir de vivre a réservé l’an dernier à Jean-Paul DELAHAYE, inspecteur général de l’Éducation nationale honoraire et ancien directeur général de l’enseignement scolaire qui présentait ses travaux et en particulier son ouvrage « L’école n’est pas faite pour les pauvres ».

  • Les difficultés d’intervention dans les établissements scolaires comme ressource potentielle sur différents sujets d’éducation en complémentarité des services éducatifs compétents en ces domaines. Madame la députée rencontrera prochainement l’inspecteur d’académie – directeur académique des services de l’Éducation nationale  (IA-DASEN) de l’Isère.

Régis MOREIRA lui propose de signer la charte de coopération. Madame ABADIE semble hésiter longuement, nous précisant qu’elle n’a pas besoin de signer un document pour être en capacité de poursuivre des échanges avec les représentants du Pacte. Après quelques apports complémentaires traduisant notre volonté de coopération, elle signe la charte et note les coordonnées personnelles du représentant local du Pacte de l’Isère.

L’échange courtois avec Madame Abadie a montré une députée à l’écoute ayant envie d’approfondir le sujet de l’éducation avec le Pacte du Pouvoir de Vivre de l’Isère.

10 janvier 2024 |
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