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Communiqué intersyndical : L’intersyndicale est prête à durcir le mouvement

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Publié le 13/02/2023

Par CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires, FSU, Unef, la Voix lycéenne, FAGE, FIDL, MNL

Depuis le 19 janvier dernier, la population ne cesse de démontrer sa très forte détermination à refuser le projet de réforme des retraites du gouvernement à travers les grèves, les manifestations mais aussi la pétition en ligne qui a atteint un million de signatures.

Au fil des semaines, les sondages démontrent également une hausse de ce rejet massif puisque dorénavant, plus de 7 français sur 10 et 9 travailleurs et travailleuses sur 10 se disent opposés au projet de réforme.

Ce mouvement social inédit par son ampleur est donc désormais ancré dans le paysage social. Le gouvernement, comme les parlementaires, ne peuvent y rester sourds.

Durant la poursuite des débats parlementaires, les organisations syndicales professionnelles et de jeunesse vont poursuivre la mobilisation et l’amplifier. Ainsi, elles appellent à une journée d’actions interprofessionnelles sur l’ensemble du territoire le 16 février. A cette occasion, les secrétaires généraux ou présidents des organisations syndicales manifesteront à ALBI pour appuyer l’ancrage fort de ce mouvement partout sur le territoire, dans les petites villes comme dans  les  plus grandes.

Par ailleurs, les parlementaires appelés à se prononcer sur ce projet de réforme doivent entendre comme le gouvernement, le mécontentement de la population, et rejeter massivement ce texte. Il en va de leur responsabilité. C’est dans ce cadre que l’ensemble des secrétaires généraux et présidents écriront à chaque parlementaire de l’arc républicain pour réaffirmer notre opposition et celle de la population. Parallèlement, nous appellerons nos structures locales à interpeler député-es et sénateurs-trices dans leurs circonscriptions.

Enfin, si malgré tout le gouvernement et les parlementaires restaient sourds à la contestation populaire, l’intersyndicale appellerait les travailleurs et les travailleuses, les jeunes et les retraité.e.s à durcir le mouvement en mettant la France à l’arrêt dans tous les secteurs le 7 mars prochain. L’intersyndicale se saisira du 8 mars, journée internationale de luttes pour les droits des femmes pour mettre en évidence l’injustice sociale majeure de cette réforme envers les femmes.

L’intersyndicale se réunira le 16 février au soir. D’ici là, elle appelle le gouvernement à retirer son projet de loi et les parlementaires à prendre leurs responsabilités face au rejet massif de la population face à ce projet injuste et brutal.

13 février 2023 |

Le PPV38 rencontre la députée Cyrielle Chatelain (2ème Circo – EELV Nupes)

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Le 27 janvier 2023 le Pacte du Pouvoir de Vivre en Isère représenté par Régis Moreira, Jean-Claude Vial et Bernard Vidal a rencontré Mme Cyrielle Chatelain députée de la 2ème circonscription de l’Isère, présidente du groupe écologiste à l’assemblée nationale. Ce rendez-vous faisait suite aux demandes de rencontres faites aux députés isérois afin de promouvoir les propositions du Pacte et échanger sur les pistes de travail prioritaires dans les domaines sociaux, écologiques et démocratiques. Nous avions déjà rencontré Cyrielle Chatelain en avril 2022 comme pré-candidate EELV pour les législatives. Cet échange d’une heure trente minutes a permis d’aborder un nombre significatif de sujets de politiques publiques.

Nous avons d’abord évoqué le volet démocratique, très important pour bien traiter toutes les autres problématiques, avec en particulier : le Pouvoir de participer et ses propositions n° 77 (renforcer la place de la société civile), 78 (renforcement et extension du droit à la participation), 79 (encadrer de garanties les processus participatifs et délibératifs), et le Pouvoir de s’engager avec la proposition 86 (évaluer toute nouvelle loi et politique publique au regard de ses conséquences sur les 10% les plus démunis). Mme Chatelain a très volontiers signé la charte de coopération que nous lui avons proposée dans laquelle le Pacte en Isère et la députée s’engagent à se rencontrer au moins une fois par an et à échanger régulièrement sur des projets de lois, actualités législatives ou situations en lien avec le rôle des parlementaires.

Dans le domaine social nous avons échangé sur les sujets du logement et de l’hébergement avec le très problématique projet de loi sur les squats et impayés de loyers (Kasbarian) qui criminaliserait les locataires en situation de ne plus pouvoir payer leur loyer et augmenterait les expulsions avec les dramatiques conséquences sociales associées. Cyrielle Chatelain partage en soulignant que les promoteurs de cette loi considèrent le droit de la propriété privée de façon complètement démesurée. Sur l’immigration nous avons rappelé la proposition 8 du Pacte (accueillir dignement les réfugiés et migrants et garantir les conditions d’une inclusion réussie) et souligné en particulier le traitement actuel inadmissible en Isère des mineurs isolés, femmes avec enfants et femmes enceintes : à la rue ou remises à la rue au bout d’une semaine, sans respect ni du droit de l’hébergement d’urgence, ni de celui de la protection de l’enfance. D’une façon générale nous avons fait part de notre forte inquiétude vis-à-vis :

  • De la réduction des droits, d’un abaissement des protections de façon simultanée dans plusieurs domaines : logement, travail (assurance chômage, retraites), minima sociaux : RSA conditionné, …
  • Du glissement très net d’une logique de droits vers une logique de devoirs (les personnes en situation de précarité deviennent redevables)

Sur des sujets plus écologiques nous avons échangé sur la problématique de la ZFE de la métropole de Grenoble, et sur la rénovation des passoires énergétiques (proposition 18 du Pacte). Sur ce dernier sujet Cyrielle Chatelain a souligné qu’un amendement au projet de loi de finances 2023 voté par une majorité de députés renforçait fortement le budget public dans ce domaine, mais que le gouvernement l’avait écarté par la procédure du 49-3 sans même retenir une hausse progressive.

Enfin nous avons évoqué les différentes propositions du Pacte permettant de financer un avenir écologique et socialement juste.

En global nous avons apprécié la large convergence de vue entre les propositions du Pacte du Pouvoir de Vivre et les positionnements de Cyrielle Chatelain et l’enrichissement qui en découle.

10 février 2023 |

Manifestations en Isère samedi 11 février

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MANIFESTATIONS CONTRE LA REFORME DES RETRAITES

SAMEDI 11 FEVRIER

  • A Grenoble : au départ de la place Victor-Hugo à 14 h

  • A Saint-Marcellin : à 14 h sur le Champ-de-Mars.

  • A Vienne : à 14 h à la gare routière.

  • A la Tour du Pin : retraite aux flambeaux à 17h place Carnot

 

Prochaines Manifestations le jeudi 16 février

10 février 2023 |

Faire du 11 février une mobilisation populaire et festive

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Yvan Ricordeau, secrétaire national© Cyril Entzmann

À propos de l’auteurYvan Ricordeau

secrétaire national de la CFDT

La journée de manifestations du 7 février a, sans surprise, confirmé le rejet par les travailleurs du projet injuste de réforme des retraites. Mais face à un gouvernement qui refuse toujours de prendre en considération cette énorme mobilisation du monde du travail, il est nécessaire de maintenir et même d’amplifier la pression alors que les jours de grève à répétition commencent à peser sur les budgets des salariés.

C’est pour cela que la CFDT a, dès la semaine dernière, demandé et obtenu de l’intersyndicale une nouvelle date d’action le samedi 11 février.

Alors que les débats en cours à l’Assemblée Nationale sont très tendus et pas aussi constructifs que nous l’espérions, manifester un samedi doit permettre une mobilisation plus large mais surtout populaire et festive !

Certains aimeraient nous voir « bordéliser le pays » afin de mieux pouvoir décrédibiliser ce mouvement d’une ampleur inédite. C’est pourquoi ce samedi doit, au contraire, être l’occasion pour toutes celles et tous ceux qui ne sont pas présents d’habitude (ou qui ne peuvent pas se le permettre en semaine) de venir exprimer pacifiquement leur opposition à la réforme voulue par le gouvernement en descendant dans la rue avec leurs enfants et leurs amis !

8 février 2023 |

Le monde ouvrier grossit les cortèges

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Avec près de 2 millions de manifestants, la troisième journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites a montré une détermination sans faille des actifs et des retraités. Avec, dans les rangs, de nombreux salariés de l’industrie.

Par Anne-Sophie Balle et Emmanuelle Pirat— Publié le 08/02/2023 à 14h00

La métallurgie CFDT, en tête de cortège à Paris le mardi 7 février. Tout un symbole.
La métallurgie CFDT, en tête de cortège à Paris le mardi 7 février. Tout un symbole.© DR

Dans les cortèges syndicaux, il est des images qui ont la force du symbole. Les ouvriers de la métallurgie, en tête du cortège CFDT à Paris, en est assurément un. De mémoire de syndicaliste, on n’avait pas vu cela depuis plus de trente ans. « N’en déplaise aux politiques qui pensent que la réforme ne mobilise que le cercle militant, les syndicats ont gagné leur pari », confie Stéphane Destugues, secrétaire général de la CFDT-Métallurgie. Non loin des banderoles du secteur public, de nombreux salariés du privé sont une nouvelle fois venus grossir les rangs des manifestants. Le monde du travail, dans sa diversité et sa profondeur, s’exprime. « Pour la première fois depuis plus de dix ans, on voit des non-syndiqués qui sortent, débrayent, manifestent », poursuit-il. La mobilisation du secteur privé a d’ailleurs été particulièrement forte dans les villes ouvrières et celles qui sont touchées par des restructurations industrielles.

Pas de grèves massives… pour l’instant

1. Après une année d’activité record en 2021, ArcelorMittal, en septembre 2022, a réduit la production sur les sites de Dunkerque, Florange et Fos-sur-Mer et a recouru au chômage partiel.

À Dunkerque (Nord) comme à Florange (Moselle), où le ralentissement de la production des usines ArcelorMittal pèse sur l’activité de l’entreprise1 et des sous-traitants, la mobilisation ne faiblit pas. « Chaque fois, la CFDT a affrété deux bus pour emmener la centaine de salariés du site à Metz, salariés auxquels se sont joints ceux d’Ascometal. Chaque fois, nous avons constitué le plus gros cortège », se félicite Jean-Marc Vérin, délégué syndical de Florange, fier d’emmener près de 150 salariés du site. Pour l’heure, la colère ne se traduit pas par des mouvements de grève massifs. Les salariés d’Arcelor Florange le savent : tenir dans la durée suppose d’en garder sous le coude. C’est la raison pour laquelle « aucune organisation syndicale n’a pour l’instant appelé à une action forte dans la boîte », poursuit le délégué syndical.

150 salariés d’Arcelor Florange ont fait le déplacement jusqu’à Metz (Moselle).
150 salariés d’Arcelor Florange ont fait le déplacement jusqu’à Metz (Moselle).© DR

Cela n’empêche pas la CFDT de dénoncer la stratégie de l’entreprise, qui, localement, « encourage les salariés à poser des jours de congés ou de chômage partiel en lieu et place des jours de grève. Ça leur permet de dire que les chiffres de la mobilisation baissent, or c’est faux. Il n’y a pas moins de grévistes, il y a juste une modification de pointage », s’agace Laurent Hayez, délégué syndical d’Arcelor Dunkerque.

“Il fallait de l’orange partout !”

1. On y fabrique des systèmes d’étanchéité pour les constructeurs d’automobiles, entre autres.

Pas de quoi entamer la détermination de certains. « On ne lâchera rien tant qu’on n’aura pas fait plier le gouvernement », assure la section CFDT de LJF Hutchinson (anciennement Le Joint Français) située à Gamaches (Somme). Après les manifestations des 19 et 31 janvier, les 130 salariés du site1 sont toujours aussi motivés à manifester leur opposition à la réforme des retraites. Ce 7 février, on les retrouvait donc « chauds bouillants » au sein du cortège d’Abbeville.

Très motivés, les CFDT de LJF Hutchinson ! Dans les rues d’Abbeville (Somme), le cortège a rassemblé une nouvelle fois plus de 2 500 manifestants.
Très motivés, les CFDT de LJF Hutchinson ! Dans les rues d’Abbeville (Somme), le cortège a rassemblé une nouvelle fois plus de 2 500 manifestants.© DR

« Dans l’usine, ceux pour qui il était difficile de poser toute une journée et faire grève ont choisi de débrayer deux heures. Ainsi, à chaque changement d’équipe [celles du matin, de la journée ou de l’après-midi], on a des collègues qui débrayent. Ça ralentit la production mais, financièrement, ça pénalise moins », explique Daniel Delestre, « monteur, mouleur, régleur » de 58 ans qui a déjà passé trente-trois années à Gamaches. À ses côtés, Valérie, 60 ans, travaille en deux-huit comme conductrice de machines : « Quand je suis du matin, je me lève à 3 h 30 pour embaucher à 4 h 57. La semaine suivante, j’embauche à 12 h 45 pour finir à 20 h 10. Les changements de rythme, cela dérègle complètement l’horloge biologique ! »

Dans l’usine de Gamaches, où la moyenne d’âge des salariés est supérieure à 50 ans et où la pénibilité se conjugue à tous les étages (port de charges, gestes répétitifs, bruit, cadences…), on suit tout aussi attentivement l’évolution du projet de réforme que l’on scrute la mobilisation des salariés. « Tout le monde n’est pas présent ce matin, car nous nous sommes répartis dans différentes manifestations : Dieppe, Friville-Escarbotin, Le Tréport. Il fallait de l’orange partout ! Et cet après-midi, on part manifester à Amiens… », lance Hervé Lordel, le délégué syndical du site.

À Valenciennes (Nord), où se trouve une usine Stellantis, les ouvriers du constructeur automobile débrayent massivement depuis le début du mouvement. Ce 7 février, au troisième round de la mobilisation, certains sont venus travailler quelques heures, à l’aube. Mais lorsque Aurélien Martel, le délégué syndical CFDT du site, a fait le tour des ateliers peu avant 9 heures, ils étaient une cinquantaine de l’équipe du matin à rejoindre leurs collègues de l’après-midi dans les rangs de la mobilisation, au départ de la place d’Armes, à 10 heures.

“Certains salariés sont à l’euro près”

« Certains salariés nous ont dit qu’ils choisiraient la mobilisation du samedi 11 pour des questions de pouvoir d’achat. » Il le sait. À 84 % du salaire, la mobilisation pèse sur le portefeuille. « Entre le chômage partiel, l’inflation et le coût de l’énergie, certains salariés sont à l’euro près ! » À quelques mètres d’eux, une centaine de salariés d’Alstom Crespin (Nord) ont également fait le déplacement. « C’est compliqué financièrement d’aligner les jours de grève dans le mois, mais c’est hyper important de se mobiliser. On ne peut pas lâcher maintenant », lâche dans le cortège le délégué syndical Pascal Lussiez.

Avec lui, environ une centaine de salariés, dont certains manifestent pour la première fois depuis longtemps. « Il y a des moments où il faut savoir faire front », glisse l’un d’eux. Même si, dans le cortège, le rouge se mêle peu à l’orange et au bleu des autres chasubles, l’unité syndicale tient bon. Les ouvriers se disent déterminés, soudés autour du même mot d’ordre : le refus du report de l’âge légal de départ à la retraite. « Deux ans, ça pique ! On ne peut pas accepter ça, notre corps ne tiendra pas. »

8 février 2023 |
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