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LA CFDT AU CÔTÉ DES TRAVAILLEURS SAISONNIERS

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Pour la 24e année consécutive, la CFDT lance une campagne en direction des travailleurs saisonniers et des jeunes en jobs d’été : les jeunes et les travailleurs précaires dont font partie les saisonniers ont été très impactés par la crise sanitaire.
L’année dernière, la CFDT avait obtenu la possibilité pour ces travailleurs de pouvoir bénéficier du dispositif d’activité partielle, mais bon nombre d’employeurs n’avaient pas joué le jeu et n’avaient au final pas confirmé les promesses d’embauche en contrats saisonniers.
Faute de sécurité, une forte proportion de travailleurs saisonniers s’est orientée vers d’autres branches professionnelles. Le secteur de l’hôtellerie, cafés, restauration a, par exemple, perdu 10 % de ses saisonniers.
Cette année, même si le contexte sanitaire est plus favorable à l’embauche de saisonniers, les difficultés de recrutement se sont accentuées et les employeurs ont beaucoup de mal à trouver la main d’œuvre dont ils auront besoin pour accueillir les touristes cet été…


La CFDT ne relâche donc pas ses efforts cet été, comme le reste de l’année : pour la 24 e année consécutive, les militants CFDT se mobilisent sur le terrain de juin à octobre pour aller à la rencontre des saisonniers et des jeunes en jobs d’été.
Objectif : les accompagner, leur expliquer leurs droits, en menant des actions de proximité pour leur faire découvrir nos outils de campagne.
Inès Minin, secrétaire nationale CFDT, en charge de la politique à destination des jeunes.

 
Cette année la CFDT a souhaité marquer le coup en démarrant cette campagne par des actions solidaires et environnementales : elles auront toutes lieu aux mêmes dates, les 4 et 5 juin 2022.

Tout l’été, nos structures seront présentes et visibles partout en France, dans les lieux touristiques, sur les bords de plage, dans les exploitations agricoles, devant les parcs d’attractions, etc., là où se concentrent les travailleurs saisonniers.


UNE MAISON VIRTUELLE DES SAISONNIERS
La CFDT informe également les travailleurs saisonniers via sa « maison virtuelle des saisonniers » : https://www.cfdt.fr/maisonsaisonniers.
Les saisonniers peuvent y retrouver les accords de branches et les informations sur les droits qui les concernent, les liens vers des sites d’offres d’emploi saisonniers, les contacts CFDT de leur région, les bons plans pour les travailleurs saisonniers, les forums emploi jeunes
et saisonniers, nos offres de services à l’adhérent, etc…


Cette maison virtuelle des saisonniers permet à toutes celles et ceux qui n’ont pas la possibilité de télécharger notre application « Ma saison » (GooglePlay et App Store) via un smartphone d’avoir une seconde plateforme numérique d’informations sur leurs droits.
Accessible sur internet depuis un ordinateur ou une tablette, sur le site cfdt.fr

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1 juin 2022 |

Face au nouveau gouvernement, la CFDT joue cartes sur table

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© Eric Tschaen/RÉA

iconeExtrait de l’hebdo n°3826

Les rencontres bilatérales se sont multipliées ces derniers jours. L’occasion d’échanger sur la méthode de dialogue souhaitée par les partenaires sociaux et, pour la CFDT, de présenter son cahier revendicatif reprenant l’ensemble de ses propositions.

Par Anne-Sophie Balle— Publié le 31/05/2022 à 14h02

 

Pas le temps de traîner. À peine dévoilée la composition du nouveau gouvernement, les principaux ministères ont enchaîné les rendez-vous. Les 23 et 24 mai, Matignon, Bercy et la rue de Grenelle ont tour à tour reçu les numéros un des organisations syndicales et patronales1.

1. L’école et la santé ayant été érigés en chantiers prioritaires, le Sgen-CFDT et la CFDT-Fonctions publiques ont échangé avec leur ministre de tutelle.

L’objectif est clair : effectuer une première prise de contact et suggérer que la méthode verticale de l’exercice du pouvoir, tant décriée par les corps intermédiaires, appartient désormais au passé. Avec les partenaires sociaux, la Première ministre, Élisabeth Borne, a évoqué « les sujets de contexte, de méthode et de calendrier pour permettre de fixer un cadre commun à notre action », avant de réunir son gouvernement afin de « définir les feuilles de route des différents ministres et partager la méthode gouvernementale ».

Le gouvernement le sait : la moindre étincelle risque d’embraser des foyers de colère. Le contexte est tel que, quel que soit le sujet abordé, la méthode choisie sera déterminante. D’autant que les dossiers chauds s’accumulent : aux préoccupations sociales sur le pouvoir d’achat et l’emploi, qui appellent des solutions rapides, s’ajoutent désormais des défis structurels relatifs au travail, à la transition écologique ou à l’Europe – qui demandent une réponse collective, insiste la CFDT. « Relever ces défis ensemble nécessite d’abord d’innover sur la méthode afin que les décisions ne soient pas imposées d’en haut », écrit-elle en préambule du copieux cahier revendicatif remis le 24 mai à Olivier Dussopt, le nouveau ministre du Travail, du Plein-emploi et de l’Insertion. « La CFDT appelle à une véritable logique de co-construction des politiques publiques avec les acteurs concernés [et à] dépasser les crispations et les intérêts particuliers pour offrir à chacun un projet collectif porteur de progrès social. »

 

Pouvoir d’achat, le nerf de la guerre

En tout état de cause, le pouvoir d’achat fait figure d’urgence absolue, les lois d’urgence ayant été inscrites en première page de l’agenda parlementaire (lire l’encadré). Coincé entre la hausse de l’inflation et les conséquences de la guerre en Ukraine, le gouvernement d’Élisabeth Borne sait que ses marges de manœuvre sont étroites et accueille de fait positivement la proposition CFDT d’un rendez-vous au sujet du pouvoir d’achat et du partage de la valeur, rendez-vous qui devrait avoir lieu en amont de la présentation du projet de loi.

Mais la centrale de Laurent Berger va plus loin et demande des réponses structurelles. « S’il est de la responsabilité première des employeurs de rémunérer décemment le travail […] l’État dispose de leviers d’incitation, voire de contrainte sur les entreprises et les branches », peut-on lire dans le dossier transmis au ministre du Travail. Aussi souhaite-t-elle reconstruire une dynamique de négociation structurelle, assortie d’une obligation de rendez-vous salarial dans les trois mois suivant la revalorisation du Smic pour les branches dont les minima sont inférieurs au salaire minimum et d’une suspension des exonérations de cotisations sociales pour les branches se trouvant « en dehors des clous ». Un juste partage de la valeur dans les entreprises sous-entend également d’interdire le versement de dividendes en l’absence de participation ou d’intéressement pour les salariés et de fixer, par la loi, un rapport maximal de 1 à 20 entre les plus hautes et les plus basses rémunérations de l’entreprise ou du groupe1.

1. Un rapport de 1 à 253 est actuellement enregistré pour les entreprises du CAC 40 (source Oxfam)…

Travailler tous, travailler mieux

Bien que « rétrogradé » par les Français dans l’ordre des priorités, l’emploi demeure un sujet tout aussi prégnant en ce début de quinquennat. Contrairement à ce que suggérait, il y a quelques mois encore, le Président candidat, « notre pays est encore loin du plein-emploi », assure la CFDT, tant les problématiques structurelles du chômage n’ont pas disparu. Aussi, afin de mieux anticiper et accompagner les mutations (qu’elles soient économiques, technologiques ou écologiques), la CFDT préconise la création d’une « assurance transition emploi » avec des droits universels attachés à la personne. « L’idée est d’aboutir à un dispositif global capable de s’adapter aux besoins d’emploi et de formation [en] articulant les dispositifs existants d’accompagnement [et] en coordonnant les organismes qui les portent », assure Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la CFDT. Les discussions portant sur la transformation de Pôle emploi en un guichet unique d’accès à l’emploi baptisé France Travail (et suggérant une fusion des différents acteurs) devraient d’ailleurs commencer rapidement, même si aucun calendrier n’a pour l’heure filtré.

 

Le temps, une nouvelle conquête sociale ?

 « Au-delà du coup d’arrêt brutal de la vie économique, la crise sanitaire est venue questionner largement le sens du travail et son organisation, dont on voit bien aujourd’hui qu’elle ne peut plus relever de la seule prérogative de l’employeur », poursuit la centrale syndicale. Tirant les conclusions de la crise Covid (et de la capacité des partenaires sociaux à construire des solutions ensemble), la CFDT estime que le temps est venu de faire de l’organisation du travail un sujet de négociation obligatoire – conformément à l’ANI santé au travail de décembre 20201 – et de démocratiser davantage le télétravail par la mise en place de tiers lieux ou d’un chèque bureau négocié dans l’entreprise.

1. Il acte que les travailleurs doivent pouvoir être impliqués dans les évolutions d’organisation qui touchent leur travail.
 

« Négocier l’organisation du travail, c’est aussi revoir la possibilité de gérer son temps de travail pour le concilier avec ses autres temps de vie », poursuit Marylise Léon. Dans cette optique, la CFDT propose un nouveau droit à la maîtrise de son temps sous la forme d’un Cetu (compte épargne-temps universel). « Inspiré des CET existants, le Cetu est accessible à tous, quel que soit son statut, la taille de son entreprise, son secteur d’activité ou la nature de son contrat de travail », précise le cahier revendicatif. Attaché lui aussi à la personne, il est transférable d’un emploi à l’autre et devra être abondé par l’employeur de cinq jours par an au minimum pour devenir ce nouveau droit à la main du travailleur, ce qui doit lui permettre de retrouver la maîtrise de son temps. Plus largement, les évolutions du travail sont telles qu’elles nécessitent selon la CFDT d’y réfléchir collectivement en convoquant des Assises du travail. Une première réponse pourrait être donnée au début juillet, avec l’organisation d’une grande conférence sociale visant à définir une méthode de travail et de dialogue. La Première ministre l’a confirmé. Mais la CFDT jugera sur pièces.

 
 

Un projet de loi prévu après les législatives

Le calendrier se précise. Selon la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, le projet de loi sur le pouvoir d’achat sera présenté le 29 juin en Conseil des ministres puis soumis au Parlement dans la foulée. « La Première ministre et le président de la République, avec les ministres, vont s’exprimer sur les contours, l’esprit, sur ce qu’il y aurait dans ce texte, avant très certainement le second tour des élections législatives. Mais ce texte sera présenté en Conseil des ministres quelques jours après les législatives et arrivera ensuite au Parlement », a-t-elle déclaré. « C’est un projet de loi très lourd, avec le chèque alimentaire, le bouclier tarifaire, le triplement de la prime Macron, avec les dispositifs de participation, d’intéressement, de dividende salarié. »

Côté salaires, la porte-parole du gouvernement a voulu souligner qu’il faut continuer de discuter avec les entreprises, car « ce n’est pas l’État qui augmente les salaires ». Mais l’exécutif pourrait être contraint, sous la pression des syndicats et de la société civile, de pousser les branches professionnelles à revaloriser leurs minima conventionnels. Depuis le 1er mai et l’augmentation automatique du Smic liée à l’inflation, 147 branches ont au moins un coefficient en dessous du salaire minimum.

Fabrice Dedieu

[retour au texte principal de l’article]

 

Les propositions de la CFDT au gouvernement Borne pdf

1 juin 2022 |

« M. le président, Vous ne pourrez pas faire sans nous ! » – Signez la carte pétition

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Publié le 29/04/2022

Au lendemain de l’élection présidentielle, la CFDT interpelle Emmanuel Macron l’invitant à répondre à 15 revendications  sur le pouvoir d’achat, le travail, l’emploi, les retraites, l’écologie et la santé. Vous aussi, interpellez le président de la République en signant et envoyant la carte pétition ci-dessous (par voie postale [sans affranchissement] ou par voie électronique) ! 

«  M. le président,
Notre société est en crise, elle sort fragilisée de ces dernières années: nous avons besoin de réponses immédiates ! Montrez que vous savez être à l’écoute, répondez aux 15 revendications de la CFDT ! »

– Pouvoir d’achat –

• Revalorisation immédiate des grilles de salaire suite à l’augmentation du SMIC, dans le privé et dans le public
• Aucun versement de dividendes aux actionnaires sans intéressement ou participation pour les salariés
• Revalorisation des minima sociaux et des APL, pour compenser l’inflation

– Travail –

• Financement intégral des formations des personnes souhaitant se reconvertir (en cas de travail pénible ou d’emploi menacé)
• Prise en compte de la pénibilité pour tous les travailleurs concernés
• Modification des ordonnances travail pour un dialogue social de qualité

– Emploi –

• Retour au niveau d’allocation chômage d’avant la réforme de 2021
• Accompagnement systématique des seniors pour préparer leur seconde partie de carrière
• Refus de mesures punitives pour les bénéficiaires du RSA et un réel accompagnement vers l’emploi

– Retraites –

• Pas de report de l’âge légal de la retraite
• Minimum de pension pour une carrière complète au niveau du SMIC net

– Écologie –

• Rénovation des 4,8 millions de logements mal isolés
• Doublement du chèque énergie

– Santé –

• Mise en place d’un plan de lutte contre les déserts médicaux
• Investissements et recrutements dans les hôpitaux, Ehpad et tous les établissements de santé

 

5 mai 2022 |

Laurent Berger : « Monsieur le président, vous ne pourrez pas relever ces défis tout seul »

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Le secrétaire général de la CFDT exhorte Emmanuel Macron à entendre les voix de ceux qui ont voté pour lui sans le soutenir. Et lui demande de convoquer un « grand rendez-vous social » pour associer le plus grand nombre à ses décisions.

Tribune publiée dans Le journal Le Monde le 26 avril 2022 à 12h42, mis à jour à 12h49 Temps de Lecture 5 min.

Dès l’annonce des résultats du premier tour, la CFDT a appelé à voter pour Emmanuel Macron. Non par adhésion mais par raison. L’extrême droite n’a jamais été et ne sera jamais une option pour nous.

La réélection du président lui donne la légitimité du pouvoir. Il la doit à ses partisans. Et aussi à l’esprit de responsabilité de nombreux électeurs qui ne partagent pas son programme mais rejettent par-dessus tout le Rassemblement national et tout ce qu’il représente. Ils lui ont donné leurs votes mais pas leurs voix. M. Macron doit maintenant les écouter.

Ces voix, ce sont celles d’une société fatiguée. Une société qui croit malheureusement de moins en moins à la démocratie et à l’efficacité de l’action publique. La défiance, l’absence de perspectives face aux défis posés par la mondialisation et la nécessaire transition écologique, le sentiment d’abandon d’une partie de la population ne peuvent pas rester sans réponse. Il faut de la considération, de l’écoute, du respect. Le président doit prendre cette situation en compte. Et il doit le faire maintenant !

Si nous avons une responsabilité collective pour trouver les réponses à ces défis, il a la responsabilité d’apaiser, de réparer, de rassembler le pays.

Cela ne se fera pas sans un cap clair vers un nouveau modèle de développement plaçant le progrès social, la justice, le respect de l’environnement et le « vivre-ensemble » au cœur des solutions. Un cap clair qui refonde notre pacte social, le rend plus adapté au XXIe siècle en répondant aux besoins de protection et d’émancipation des travailleurs.

Construire ce nouvel équilibre entre performance économique, justice sociale et transition écologique est la seule voie possible. En l’accompagnant d’une revitalisation démocratique conjuguant démocratie représentative, démocratie citoyenne et démocratie sociale, nous le pensons réalisable. Emmanuel Macron y est-il prêt ?

Va-t-il se recroqueviller sur la certitude de quelques-uns, comme cela a trop souvent été le cas ces cinq dernières années ? Ou va-t-il enfin ouvrir des espaces de dialogue pour donner goût au pouvoir d’agir ensemble du national au local ? Les attentes sociales et citoyennes sont trop fortes pour être traitées avec mépris ou indifférence. Notre rôle, c’est de l’alerter aujourd’hui sur les risques qu’entraînerait la reproduction des méthodes d’hier.

Une société juste et durable

Il doit écouter ces voix. Les écouter réclamer de pouvoir vivre dignement de leur travail en rééquilibrant une répartition de la richesse qui penche beaucoup trop du côté du capital. Les écouter exiger un investissement massif dans une transition écologique juste, qui prenne à bras-le-corps le futur de notre planète sans laisser personne sur le bord de la route. Ecouter ces travailleurs du privé et du public, essentiels à notre société et qui pourtant reçoivent des salaires beaucoup trop faibles. Ecouter leur volonté d’exercer un métier qui émancipe, qui préserve leur santé. Ecouter leur revendication pour plus de pouvoirs dans les entreprises ou les administrations pour influencer les décisions qui les concernent. Ecouter le souhait exprimé d’un système des retraites plus juste sans nouveau report de l’âge légal de départ – solution simpliste et inutile – qui pénaliserait les travailleurs les plus fragiles. Ecouter l’appel des jeunes à pouvoir vivre dans une société qui leur donne les moyens de leur émancipation et leur place dans nos choix collectifs. Ecouter le cri silencieux des plus pauvres qui veulent être respectés, accompagnés et pas stigmatisés… C’est ainsi que le président mettra en mouvement toutes les énergies disponibles pour combattre ce qui mine notre société : le recul du commun, l’accentuation des inégalités et l’absence de projection dans une société juste et durable.

Lutter contre les inégalités, c’est repenser une fiscalité plus équitable dans la répartition des efforts entre ménages riches et ménages modestes, entre travail et capital. C’est renforcer des services publics qui ont montré toute leur utilité et leur pertinence durant la crise sanitaire. Ils ont trop longtemps été considérés comme des centres de coûts, selon une seule logique comptable. Résultat, certains ont semblé découvrir ces derniers mois un service de santé au bord de la saturation, un système éducatif sous-doté, un secteur du travail social en pleine crise, une justice pénalisée par la faiblesse des moyens mis en œuvre… Ce n’est pourtant pas faute d’avoir alerté sur ces situations depuis de nombreuses années. Il en est de même pour la protection sociale, trop souvent regardée à travers le prisme des « charges » qu’elle ferait peser sur l’économie et qui s’est révélée si précieuse depuis mars 2020. Sans ces deux piliers de notre solidarité, sans l’investissement des agents, comment aurions-nous traversé cette période ?

Toutes ses propositions et revendications, la CFDT, premier syndicat de France, les construit sur la base du vécu des 600 000 adhérents présents dans tous les secteurs professionnels et sur tous les territoires. Elles sont en prise directe avec leur quotidien, réfléchies, délibérées, décidées collectivement. Bien d’autres émanent du collectif le Pacte du pouvoir de vivre et de la société civile organisée.

Gouvernance archaïque

Monsieur le président, vous ne pourrez pas relever ces défis tout seul. Convoquez dès aujourd’hui une rencontre avec les partenaires sociaux et les grandes associations. Appelez-la comme vous voulez (conférence, Grenelle, convention…), mais lancez dès maintenant ce grand rendez-vous social pour changer de méthode et associer le plus grand nombre à la coconstruction des décisions.

Les travailleurs en ont assez des ordonnances, des lois et des décrets imposés d’en haut. Combien de fois au cours du dernier quinquennat avons-nous dénoncé une méthode qui consistait à attendre le « 20 heures » d’une chaîne de télévision pour connaître le contenu d’une décision ? Cette gouvernance verticale est archaïque. Elle ne répond en rien aux aspirations de citoyens qui réclament plus d’association aux décisions qui les touchent en premier. Ils vous l’ont suffisamment fait savoir au cours du dernier mandat. Ils l’ont également exprimé par leurs votes.

Vous devez davantage écouter et entendre les acteurs prêts à sortir des postures et à s’engager. Vous n’en êtes pas le seul responsable, mais notre système démocratique a trop longtemps boité, se reposant sur le politique tout en négligeant les corps intermédiaires, dont le dernier accord prouve leur capacité à construire ensemble. Reconnaissez-les ! Il ne peut pas y avoir de démocratie sans démocratie sociale.

La CFDT ne lâchera pas. Soyez en sûr : elle sera présente tout au long du quinquennat qui s’ouvre pour porter les aspirations et les revendications des travailleurs par la méthode qu’elle privilégie, le dialogue. Ne l’obligez pas, monsieur le président, à les exprimer par tout autre moyen qu’un exercice bloqué du pouvoir imposerait. Notre appel est ferme mais constructif : entendez-le !


Laurent Berger est secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT).

26 avril 2022 |
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