Enquête Travail

« Parlons travail », les résultats de la grande enquête de la CFDT

Catégorie : Conditions de travail

Le 20 septembre dernier, la CFDT lançait une immense enquête nationale sur le travail. L’objectif était de redonner la parole aux Français sur leur relation au travail et leurs véritables préoccupations. Résultat, plus de 200 000 personnes ont répondu au questionnaire en ligne «Parlons travail».

Pendant 4 mois (de septembre à décembre 2016), plus de 200 000 travailleurs ont donné leur avis sur des questions liées au travail, son contenu, son organisation, ses évolutions technologiques actuelles et à venir, son articulation avec la vie personnelle… Avec l’enquête « Parlons travail », la CFDT a fait le choix de la proximité et de l’interactivité afin de mieux comprendre le quotidien des travailleurs.

L’une des plus grandes enquêtes réalisées sur le travail
Avec cette enquête d’une ampleur sans précédent, la CFDT a souhaité donner la parole aux travailleurs (salariés, agents publics, indépendants, demandeurs d’emploi, retraités…) et réaliser une photographie sur la perception du travail aujourd’hui. À l’aide d’un dispositif inédit, l’enquête a exploré 25 grands thèmes : collègues, temps passé au travail, relations avec la hiérarchie, dangers, fatigue, rêves, ambitions… 20,4 millions de réponses ont ainsi été collectées sur www.parlonstravail.fr et analysées par une équipe de statisticiens et sociologues. Cette enquête permet de mesurer les angoisses, les attentes, les peurs, les envies, les espoirs et les désirs des Français au travail.

Bonheur au travail
Premier enseignement de cette enquête : la grande majorité des travailleurs aiment leur travail. Même si 81 % des répondants travaillent avant tout pour subvenir à leurs besoins, 77 % des répondants affirment aimer leur travail et 57 % se disent globalement fiers de ce qu’ils font. Le rapport qu’ont les travailleurs avec leur travail est donc très positif. C’est aussi le cas des relations entre collègues, car pour 76 % des répondants, les relations avec leurs collègues sont cordiales ou même formidables. En revanche, un collègue pénible peut rendre le travail invivable pour 86 % des répondants.

Santé au travail
35 % des répondants considèrent que leur travail nuit à leur santé et cela se traduit par des problèmes de sommeil, des douleurs physiques ou un recours aux médicaments plus fréquent (44 % disent ressentir souvent des douleurs physiques à cause de leur travail et 34 % des travailleurs dorment mal à cause de leur travail). La charge de travail des répondants est également au centre de cette enquête : 51 % considèrent que leur charge de travail est excessive. Conséquence de cette charge de travail trop importante : plus de la moitié disent ne pas avoir le temps de faire leur travail correctement. De plus, un tiers des travailleurs affirment qu’il leur arrive souvent de travailler en dehors de leurs horaires de travail ou pendant leurs jours de repos. Ainsi, l’analyse de ces résultats témoigne que l’une des causes des problèmes de santé engendrés par le travail est son intensification et sa charge excessive.

Manque d’autonomie et management
Toujours selon cette enquête, le manque d’autonomie est la seconde source de mal-être au travail : 74 % des répondants préféreraient plus d’autonomie à plus d’encadrement. Ce sondage révèle aussi une méfiance vis-à-vis de la hiérarchie : une personne interrogée sur deux dit ne pas pouvoir compter sur l’aide de son supérieur.Une grande majorité souhaite également participer davantage aux décisions importantes de l’entreprise. Ils sont 79 % à désirer un fonctionnement plus démocratique dans leur organisation.

Retrouvez l’ensemble des résultats de cette grande enquête sur le site www.parlonstravail.fr

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CFDT. Comment les Français aiment leur travail

Enquête CFDT sur les Français et le travail, pour remettre le sujet au cœur de la campagne électorale.

  • Enquête CFDT sur les Français et le travail, pour remettre le sujet au cœur de la campagne électorale. | Photo d’illustration : Fotolia  Article Frédérique JOURDAA

Pour remettre le travail au cœur du débat public, la CFDT livre les résultats de la plus grande enquête réalisée sur le sujet auprès des salariés français.

Le travail, en avoir ou pas ? Pour ceux qui en ont un, de boulot, de turbin, de taf – au gré des mille petits noms qu’on lui donne – reste, malgré tout, une source de joie. De franches rigolades, des amitiés, des désirs, des flirts, des projets partagés, des colères, des déceptions, des rancœurs, mais toujours de l’amour, même s’il est parfois cruel ou déçu.

C’est ce qui ressort de la grande enquête que la CFDT dévoile aujourd’hui afin de remettre ce sujet essentiel au cœur de la campagne électorale.

Un échantillon énorme de salariés – plus de 200 000 personnes – a répondu à 172 questions, offrant un panorama étonnant et parfois émouvant des relations troubles qui nous unissent à notre sphère professionnelle.

Le chômage en toile de fond

Un paysage très mitigé avec en fond de tableau le chômage, principale menace d’une carrière pour 47 % : 25 % des salariés exercent le métier de leur rêve alors que 25 % des autres ne sont pas satisfaits de leur parcours professionnel ; 30 % estiment mieux s’en sortir professionnellement que leurs parents, 29 % affirment le contraire.

La durée légale du travail n’est pas le problème que les politiques brandissent souvent, estiment 42 % des sondés. 65 % estiment que jusqu’à 39 heures, ces horaires s’accordent bien avec leur vie personnelle. 32 % préféreraient travailler moins, 66 % gagner plus.

Mais l’essentiel pour tous, c’est qu’il n’y a pas de bonne qualité de vie au travail sans marge de manœuvre et autonomie de décision. De cette analyse pointue, « Parlons travail » tire sept grands enseignements. Les voici, résumés.

J’aime mon travail

Plaisir, fierté, épanouissement, 76 % des répondants à l’enquête aiment leur travail, 71 % affirment rigoler souvent au travail et 56 % se disent globalement fiers de ce qu’ils font.

Même si 81 % travaillent avant tout pour subvenir à leurs besoins, le travail reste une source d’épanouissement car 38 % pensent qu’ils ne pourraient pas être heureux sans travail.

 

Ensemble, on travaille mieux, et plus…

Aux cyniques qui imaginent que le milieu du travail est un panier de crabe, les répondants à l’enquête rétorquent que l’inverse. 76 % trouvent les relations avec leurs collègues cordiales ou même formidables, 71 % s’y sont fait des amis, 19 % y ont déjà flirté, 12 % ont rencontré leur conjoint.

69 % refusent l’affirmation suivante : « Au boulot soit tu marches sur les autres, soit tu te fais marcher dessus ». Et 67 % affirment s’entraider entre collègues.

Le travail peut-être dangereux pour la santé

40 % des ouvriers ou employés, ou les personnes gagnant moins de 1 500 €, estiment que le travail les délabre.

44 % disent ressentir souvent des douleurs physiques, 25 % s’y sont déjà blessés et 36 % déclarent avoir fait un burn-out.

Trop de travail tue le travail

51 % des personnes interrogées affirment que leur charge de travail est excessive. Et 58 % disent ne pas avoir le temps de faire leur travail correctement.

Pour ces derniers, les résultats sur la santé – mauvais sommeil, douleurs physiques, recours aux médicaments – sont immédiats. Les douleurs physiques touchent également 44 % des répondants, à plus forte raison pour les salaires inférieurs à 1 500 €.

97 % des personnes interrogées estiment qu’il est juste de tenir compte de la pénibilité du travail dans le calcul de la retraite.

Du manque d’autonomie au mal-être

74 % des travailleurs réclament d’avantage de marge de manœuvre pour organiser leur activité (organisation du planning en amont, mise en pratique de ses idées).

60 % ont l’impression de passer plus de temps à rendre des comptes qu’à travailler.

Le mode de management pointé du doigt

Dans le mal-être existant, la CFDT relève clairement la responsabilité du management. 51 % des répondants disent ne pas pouvoir compter sur l’aide de leur supérieur.

21 % seulement estiment que les promotions profitent « aux plus compétents » et 61 % à « ceux qui savent se faire mousser » ou aux copains de la direction (49 %).

Avoir son mot à dire sur le travail et l’entreprise

73 % des répondants veulent participer davantage aux décisions importantes. Ils pensent que les salariés sont souvent plus lucides sur la réalité de l’entreprise que la plupart de ses dirigeants et 79 % aimeraient que leur entreprise ou leur administration ait un fonctionnement plus démocratique.

« Le modèle de la hiérarchie et du silence semble bien périmé, conclut la CFDT, convaincue que qualité de vie au travail et compétitivité sont liées. Le temps est venu de partager le pouvoir dans l’entreprise. La financiarisation des entreprises a contribué à rendre le travail invisible alors qu’il en est le cœur. C’est pour cette raison que le savoir des salariés est central. Le temps est venu de partager le pouvoir dans l’entreprise et non plus seulement les richesses qu’elle crée. »

Cet après-midi, au siège de la CFDT, les candidats François Fillon, Emmanuel Macron, Benoît Hamon et Alexis Corbière, représentant de Jean-Luc Mélenchon, plancheront sur la question.

Une grande partie des résultats de ce premier rapport est présentée sur le site de Parlonstravail.fr. Il est également toujours possible de remplir le questionnaire en ligne.

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