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Cancer du sein : Pour une reconnaissance de l’exposition à certains risques professionnels

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Publié le 16/02/2024
Par Isabelle Mercier, secrétaire nationale de la CFDT

La CFDT a demandé ce jour à l’Anses (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire) de conduire une étude sur les liens entre les cancers du sein et les expositions à certains risques professionnels. Cette saisine est une étape préalable à la création de tableaux de maladies professionnelles intégrant le cancer du sein comme pathologie. Ces tableaux doivent permettre une meilleure reconnaissance de ces atteintes du travail à la santé.

La volonté de la CFDT est de lutter contre l’invisibilité de l’exposition à certains risques professionnels chez les femmes comme le souligne le récent rapport du Sénat sur « Santé des femmes au travail, des maux invisibles ». Sur les plus de 61000 nouveaux cancers du sein diagnostiqués annuellement en France, plusieurs études montrent qu’une part de ces cancers pourrait être liée aux expositions professionnelles. Trois facteurs sont particulièrement identifiés : le travail de nuit, les rayons ionisants et les produits chimiques. Les travailleuses et travailleurs concernés sont notamment ceux des secteurs de la santé, de l’aérien et du nucléaire. Aujourd’hui, moins d’une dizaine de cancers du sein ont été reconnus en France par le système complémentaire des reconnaissances, notamment grâce à l’accompagnement de victimes par des militants de la CFDT.

En saisissant l’Anses, la CFDT revendique également une meilleure connaissance des facteurs professionnels pouvant provoquer un cancer du sein pour améliorer les dispositifs de prévention, et sensibiliser les employeurs et les travailleurs travailleuses à ce risque.

29 février 2024 |

Devoir de vigilance : il est urgent d’aller au bout du processus européen!

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Publié le 15/02/2024
Par Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT

Depuis plus d’une décennie, la CFDT se mobilise au niveau national et européen avec la Confédération européenne des syndicats, pour des règles obligeant les entreprises à tenir compte des risques générés par leurs activités, en matière de droits humains et d’environnement, tout au long des chaînes d’approvisionnement. Alors que la directive sur le devoir de vigilance des entreprises était sur le point d’aboutir, le vote au COREPER (réunion des ambassadeurs de l’UE) a été reporté sine die.

L’adoption de cette directive est un signal de progrès. Le devoir de vigilance ne consiste pas en une charge administrative ou financière supplémentaire pour les entreprises. Bien au contraire : c’est un investissement dans des entreprises plus durables, un investissement dans les personnes, les travailleurs et dans la planète. Ce progrès est aujourd’hui menacé par l’abstention de quelques États, notamment l’Allemagne.

Cette directive sur le devoir de vigilance a fait l’objet d’une forte mobilisation des citoyens européens et continue aujourd’hui à être largement soutenue par de nombreuses parties prenantes, dont les organisations syndicales et de nombreuses entreprises. Cette mobilisation sans précédent est un signe : il est urgent que l’Union européenne se dote d’un cadre de concurrence plus équitable entre les entreprises, tout en faisant passer les citoyens et la planète avant la recherche d’une production à moindre coût !

À l’heure où le monde est traversé par des défis sociaux et environnementaux, il en va non seulement de la crédibilité de la France qui a été la première à adopter en 2017 une loi en la matière, mais aussi de la crédibilité de l’Union européenne. Si nous ratons cette opportunité, il faudra attendre plusieurs années avant de voir une nouvelle initiative européenne sur la table.

La CFDT appelle instamment la France à faire preuve de solidarité avec les États qui demandent un devoir de vigilance européen en votant pour cette directive !

29 février 2024 |

Loi SRU : Le gouvernement construit la précarité

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Publié le 05/02/2024

Par Jocelyne Cabanal, secrétaire nationale de la CFDT

Lors de son discours de politique générale, le 30 janvier 2024, le Premier ministre a proposé d’intégrer la construction de logements intermédiaires dans le quota de 25% initialement consacré aux logements sociaux dans le cadre de la loi SRU. La CFDT condamne cette mesure qui freine mécaniquement l’accès au logement pour les ménages les plus pauvres en réduisant l’offre qui leur est destinée.

Il a également annoncé sa décision de « donner aux maires la main pour la première attribution dans les nouveaux logements sociaux construits sur leur commune ». Lorsque qu’on connait les difficultés actuelles à faire respecter la loi SRU, cette évolution qui en réduit les ambitions, porte aussi en elle un risque de clientélisme dangereux pour la cohésion sociale. Pour la CFDT, ce n’est pas aux maires de choisir leurs habitants ou leurs électeurs.

Alors que la production de logements est en crise, ces évolutions sont de graves régressions : rappelons que la France compte 4 millions de personnes mal logées, 2,6 millions de demandeurs d’un logement social et 3000 enfants dans la rue. La CFDT alerte sur le risque de voir ces chiffres exploser, notamment pour les personnes vivant dans la rue.

70 ans après l’appel de l’Abbé Pierre, la CFDT exige des réponses à la hauteur de cette bombe sociale qu’est le manque de logements pour tous.

Quand la CFDT défend le pouvoir de vivre, elle défend non seulement le pouvoir d’achat mais aussi l’accès de tous les citoyens, quels que soient leurs revenus, à un habitat digne.

14 février 2024 |

Un cessez-le-feu et l’accès humanitaire à Gaza, plus que jamais une urgence

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Par Béatrice Lestic, secrétaire nationale de la CFDT

La Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l’ONU, a appelé Israël à prendre « toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir et punir l’incitation directe et publique à commettre le génocide » et lui a ordonné d’autoriser un accès humanitaire immédiat à la bande de Gaza.

Ce verdict intervient dans un contexte où la situation humanitaire dramatique à Gaza nécessite une réponse immédiate. Une situation que la CFDT n’a cessé de dénoncer depuis le début du conflit. En moins de quatre mois, la guerre à Gaza a coûté la vie à plus de 25 000 Palestiniens, dont au moins 10 000 enfants. Avec plus de 62 000 blessés, nombreux sont ceux qui souffrent de séquelles invalidantes.

Actuellement confinée dans des zones exiguës, la population de Gaza, qui compte environ 1,9 million de personnes, se trouve dans une situation propice à la propagation des maladies. Plus de 85 % de ses habitants ont été déplacés de force vers ces zones précaires.

Attachée au respect du droit international, la CFDT appelle la communauté internationale à agir pour faire respecter les ordonnances d’urgence de la CIJ qui sont contraignantes et sans appel.

La CFDT appelle à un cessez-le-feu immédiat et à la fin de l’offensive terrestre dans la bande de Gaza. La CFDT exhorte les diplomaties européennes à agir en ce sens pour faire cesser le siège empêchant l’intervention des secours d’urgence auprès de la population de Gaza. De plus, la CFDT demande la poursuite de la mobilisation pour la libération des Israéliens retenus en otage à Gaza ainsi que celle des Palestiniens détenus illégalement par Israël.

La CFDT, avec le mouvement syndical mondial et la Confédération syndicale internationale, appelle l’ensemble de la communauté internationale à agir pour la construction d’une paix juste et durable.

5 février 2024 |

Immigration : Largement censurée, cette loi demeure inacceptable

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Publié le 25/01/2024
Par Lydie Nicol, secrétaire nationale de la CFDT

Le Conseil constitutionnel a rendu sa décision sur les 86 articles de la loi « pour améliorer l’intégration, contrôler l’immigration ». Il a censuré 32 articles jugés non conformes à la Constitution.  La CFDT prend acte des conclusions du Conseil constitutionnel. Elle ne peut que regretter le choix de l’exécutif d’aller au bout de ce processus législatif, quoiqu’il en coûte.

Car si la conformité de la loi à la Constitution est incontournable dans un État de droit, elle ne la rend pas pour autant acceptable. Tout au long du processus parlementaire qui a mené au vote de la loi, un grand nombre de responsables politiques de droite et d’extrême-droite ont multiplié les outrances et les anathèmes sur les étrangers en France. Cette séquence, ainsi que l’attitude de l’exécutif et du gouvernement, restera dans notre histoire récente comme une tache indélébile portée aux valeurs de la République.

La loi compte un grand nombre de mesures qui vont fragiliser les parcours d’intégration et porte en elle une atteinte aux droits des citoyens étrangers vivant sur le sol français. La CFDT poursuivra et amplifiera son soutien à ces hommes, femmes et enfants qui ont besoin du juste accompagnement que chacun de nous attendrait dans la même situation.

La CFDT poursuivra le combat afin de ne pas ajouter à l’indignité d’une loi des conditions d’application incompatibles avec l’engagement au service de l’intérêt général et les conditions de travail de millions de salariés et agents de la fonction publique, notamment les travailleurs sociaux, personnels de santé, agents de préfecture etc.

Aux côtés de ses militants qui accompagnent quotidiennement les étrangers pour faciliter leur intégration notamment grâce à la régularisation par le travail, la CFDT affirme aussi son soutien aux milliers de bénévoles qui mènent des actions au quotidien en faveur de l’accès à l’emploi, au logement et à l’apprentissage du français.

26 janvier 2024 |
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