Drame au large de Kalamata : l’Europe doit être fidèle à ses valeurs
0Dans la nuit du 13 au 14 juin, une embarcation avec 750 personnes a sombré au large de la Grèce.
Alors que les recherches d’éventuels survivants continuent, soixante-dix-neuf corps ont jusqu’ici été retrouvés et le bilan risque d’être l’un des plus lourds des dernières années avec des centaines de morts. Ces vies perdues viennent s’ajouter aux 1300 autres aux frontières de l’Europe et en Méditerranée, recensées depuis le début de l’année par l’Organisation internationale pour les migrations.
Si les passeurs et les trafiquants d’êtres humains qui abusent de personnes en situation de vulnérabilité sont les premiers coupables, nous ne pouvons exonérer les politiques migratoires européennes de leur part de responsabilité.
Depuis plus d’une décennie, les institutions et les gouvernements européens n’ont eu de cesse de céder aux discours anti-migrants en multipliant les politiques migratoires restrictives. L’Union européenne, poussée par ses États-membres, sous-traite sa propre responsabilité en externalisant ses frontières aux pays d’origine ou aux pays tiers. Cette politique a mis des personnes, déjà vulnérables, à la merci de régimes peu respectueux des droits humains, tout en les subventionnant. L’arrêt de l’opération militaire et humanitaire Mare Nostrum qui a permis le sauvetage d’un grand nombre de migrants en 2013 et 2014 est un exemple d’abandon par l’Union Européenne de ses valeurs et de sa responsabilité à offrir protection et secours à ses frontières.
Pour la CFDT, les pays européens doivent tirer les conclusions de cet énième drame humain au large du Péloponnèse. Les discours anti-migratoires n’arrêteront pas les personnes migrantes fuyant la guerre et la misère. Ces mouvements seront même plus nombreux avec les conséquences du changement climatique. Il est urgent de construire une réponse européenne plus solidaire et plus humaine.