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Accord sur la modernisation du paritarisme : La CFDT s’engage pour une démocratie sociale forte, régulatrice et créatrice de droits

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Publié le 21/04/2022
Par Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la CFDT

Le bureau national de la CFDT, à l’unanimité, a décidé de signer l’accord national interprofessionnel sur la modernisation du paritarisme pour porter une ambition politique forte : renforcer la place, le rôle et le fonctionnement de la démocratie sociale.

Alors que la responsabilité des partenaires sociaux a été régulièrement renvoyée ces dernières années aux lieux de travail, minorant leur place et leur rôle d’acteurs de la société civile, la CFDT réaffirme en s’engageant dans cet accord sa volonté d’une démocratie sociale forte, régulatrice, créatrice de droits sociaux. Nombre de travailleurs et d’entreprises doivent dès aujourd’hui faire face à des mutations majeures du monde du travail. Et pour répondre au mieux à ces évolutions, les acteurs de la démocratie sociale se devaient de définir de nouvelles règles de dialogue.

C’est ce que prévoit cet accord, en :

  • Instaurant un dialogue social en continu, par le biais d’un agenda économique et social paritaire,
  • Clarifiant et améliorant l’articulation des rôles respectifs des partenaires sociaux et des pouvoirs publics pour une meilleure application de la loi Larcher de 2007,
  • Faisant progresser la gestion des organismes paritaires en modifiant leurs règles de fonctionnement et de transparence.

Pleinement engagée depuis plusieurs mois dans cette négociation, la CFDT a notamment obtenu que :

  • Le dialogue social interprofessionnel territorial, son utilité et ses modalités, soient enfin reconnus ;
  • La négociation sociale interprofessionnelle puisse proposer des expérimentations ou des innovations sociales ;
  • Les accords et les nouveaux droits qu’ils créent soient collectivement portés auprès du gouvernement et du parlement pour être repris le plus fidèlement possible dans la loi ;
  • Les organismes paritaires de gestion -chargés notamment des retraites complémentaires, de l’emploi, de l’assurance chômage ou encore du logement- aient pour priorité l’accès aux droits et la qualité du service rendu aux bénéficiaires.

Il est aujourd’hui de la responsabilité des organisations syndicales et patronales de faire vivre cet accord. La CFDT y prendra toute sa part, dans l’espace de dialogue social continu comme auprès du nouvel exécutif et du futur Parlement, pour imaginer et mettre en œuvre les droits créés pour les travailleurs.

22 avril 2022 |

Hausse automatique du smic le 1er mai : Il est urgent que les employeurs prennent leurs responsabilités

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Publié le 19/04/2022
Par Luc Mathieu, secrétaire national de la CFDT

Le 1er mai 2022, le SMIC augmentera de 2,6 % soit un SMIC mensuel de 1 645,58 € brut par mois. Cela concernera entre 2 et 2,2 millions de salariés en France.

Ce n’est pas un coup de pouce du gouvernement, mais bien une hausse automatique due à un rebond de l’inflation. 

La conséquence est elle aussi automatique : un nombre massif de branches vont se retrouver de facto en situation de non-conformité de leurs premiers niveaux de grille, qui basculeront sous le niveau du SMIC.

Ce sera le cas le 1er mai pour 76 branches des 171 branches de plus de 5000 salariés du secteur général. Si on y ajoute celles qui étaient déjà sous le SMIC, ce sont environ 144 branches qui seront en situation de non-conformité à cette date.

Pour la CFDT, cette situation n’est plus tolérable. Il est urgent que les branches et les employeurs mettent en place de réelles politiques salariales. La CFDT observe que les augmentations des minima conventionnels se traduisent trop souvent par une simple mise en conformité des grilles de salaires sans aucune réflexion sur les déroulements de carrière. C’est ce qui s’est passé après les hausses récentes du SMIC des 1er octobre et 1er janvier derniers. La CFDT déplore également depuis plusieurs années un effet de compression de l’échelle des salaires qui conduit à ce que, dans certaines branches, seules quelques dizaines d’euros séparent les plus bas niveaux des plus hauts, privant un nombre considérable de travailleurs de toute perspective d’évolution. 

La CFDT le dit désormais clairement : la gestion des minima de branche à la petite semaine, ça suffit ! 

Elle exige que les employeurs redonnent du sens aux systèmes salariaux dans les branches et dans les entreprises et proposent une juste rétribution du travail ainsi qu’un meilleur partage de la valeur. Les employeurs doivent s’engager pleinement dans des négociations salariales qui amènent à de réelles augmentations de salaires pour redonner du pouvoir d’achat aux travailleurs.

22 avril 2022 |

Communiqué : Le Pacte du pouvoir de vivre appelle à voter contre l’extrême-droite au deuxième tour de l’élection présidentielle.

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Face au danger démocratique

Le Pacte du pouvoir de vivre, qui rassemble 65 organisations qui comptent parmi les plus importants acteurs de la société civile dans notre pays, a été initié sur un socle de valeurs communes et la volonté de construire un nouveau modèle de société plus juste socialement, plus respectueux de l’environnement et plus démocratique.

Ces valeurs sont incompatibles avec la vision de la société portée par la candidate du Rassemblement national.

Face au danger démocratique et aux conséquences irréversibles que représenterait l’accession de l’extrême-droite au pouvoir, nous appelons à voter contre elle le 24 avril prochain. Ce vote ne pourra pas être considéré, ni implicitement ni explicitement, comme un soutien à la politique menée par l’actuel président de la République ni au programme du candidat.

Alors que le second tour de l’élection présidentielle propose deux visions très différentes de la société, nous, organisations rassemblées dans le Pacte du Pouvoir de Vivre, lançons un cri d’alarme pour défendre les valeurs qui nous animent et qui constituent le socle des propositions que nous portons. Il nous apparaît nécessaire de rappeler que les valeurs de solidarité, démocratie, fraternité, liberté, égalité doivent guider nos choix de citoyens.

Certes, nous sommes à bien des égards critiques sur le bilan du quinquennat d’Emmanuel Macron : les réponses du gouvernement à l’urgence climatique n’ont jamais été à la hauteur de l’enjeu ; la faible ambition en matière de lutte contre la pauvreté n’a fait qu’aggraver les inégalités ; le déficit de dialogue avec la société civile a creusé la défiance démocratique… Aussi nous entendons et comprenons le sentiment éprouvé par beaucoup, parmi les plus exclus, les jeunes, les militants du climat, les syndicalistes… d’avoir été ignorés par le pouvoir en place.
Pour autant, nous ne pouvons pas accepter une vision de notre pays faisant la part belle à la préférence nationale, hostile par nature aux étrangers et aux valeurs d’accueil et d’hospitalité.

 

Lors du second tour de l’élection présidentielle, voter pour faire barrage à l’extrême droite n’est pas donner un blanc-seing à Emmanuel Macron.

Le Pacte du pouvoir de vivre

Le souci de respectabilité dont cherche à se parer le Rassemblement national ne doit pas masquer son enracinement dans un projet d’exclusion de division et de rejet de la différence. Pas davantage que ses promesses sociales ne doivent occulter un programme d’accentuation des inégalités.

L’indifférence du Rassemblement national aux valeurs démocratiques, comme en attestent ses amitiés avec Poutine, Trump, Bolsonaro, Orban, ne peut non plus être sous-estimée… Enfin, jamais nous n’avons eu autant besoin d’une Europe forte : le Rassemblement national veut à l’inverse la détricoter et l’affaiblir.

Lors du second tour de l’élection présidentielle, voter pour faire barrage à l’extrême droite n’est pas donner un blanc-seing à Emmanuel Macron.
Ce second tour marquera par ailleurs le point de départ d’une autre échéance démocratique importante, celle des législatives, pour laquelle le Pacte du Pouvoir de Vivre appelle à se mobiliser activement pour que la future assemblée fasse avancer les enjeux sociaux, écologiques et démocratiques dans notre pays.

Il sera de la responsabilité du nouveau président de la République mais aussi de la future assemblée parlementaire de veiller à construire une société bienveillante pour toutes et tous, de refuser la stigmatisation des plus pauvres, de combattre prioritairement les inégalités, de lutter enfin contre le changement climatique, d’engager la transition écologique, d’assurer à chacun l’accès aux droits et à une santé de qualité, et de renforcer la vitalité démocratique dans notre pays.

Ces défis exigent un pouvoir attentif aux jeunes, aux plus précaires, aux chômeurs, à ceux qui sont les premières victimes des changements climatiques, aux minorités, aux étrangers…

Ils imposent un renouveau des pratiques démocratiques et délibératives.

Nous, organisations rassemblées dans le Pacte du Pouvoir de Vivre, y veillerons et y prendrons toute notre part.

13 avril 2022 |

25 mars, rencontre avec Jean Paul Delahaye: l’école n’est pas faite pour les pauvres

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Avec le pacte du pouvoir de vivre, la ligue de l’enseignement de l’Isere reçoit Jean Paul Delahaye pour une rencontre autour de son dernier livre : l’école n’est pas faite pour les pauvres.

Ce que la pauvreté fait à l’école. Ce que l’école fait de la pauvreté.

 

2015 : travail présenté à Najat Vallaud Belkhacem sur la grande pauvreté dans l’école. Part de son expérience personnelle. Il est arrivé dans un lycée d’Abeville où les élèves étaient de la grande bourgeoisie.

Ferdinand Buisson : injustice lycée est payant jusqu’en 1930, quelques boursiers.

On parle de gens dont on parle peu. Dans nos écoles, collèges et lycées personnels n’ont pas une grande connaissance des enfants qui viennent de milieu populaire car personnels ne viennent pas de ce milieu.

Traitement soit par la méconnaissance soit par la catégorisation : enfants en difficultés, qui n’ont pas les connaissances pour réussir. Mise en place de dispositifs.

ETRE UN ENFANT DE MILIEU POPUPAIRE N’EST PAS UN HANDICAP. C’EST NOTRE MISSION.

60 % et moins du revenu médiant : on est pauvre avec 1000 euros : 9 Millions en 2018. Environ 3 Millions d’élèves, un élève sur 5.

Grande pauvreté : 5.3 Millions, 1.6 Millions de jeunes 12 % de la population scolaire. Cela augmente avec la croissance de la précarité, plus crise sanitaire (+ un million avec la crise).

 

Venir à l’école avec un manque permanent d’argent. Dépendance des prestations sociales, juste redistribution de l’argent. Précarité des conditions de logement : comment faire ses devoirs dans conditions insalubres, dans logement peu chauffé. Expérience personnelle : importance de l’internat.

Pb pour l’habillement : carton à l’école avec des habits. Des difficultés pour se nourrir (demande de certificat de scolarité, pour demande au restau du coeur.) Médecins de l’EN parlent de cas de maigreur due à la sous-alimentation.

Des difficultés pour se faire soigner, particulièrement en zone rurale. Dentiste.

Difficulté pour payer la coopérative,  pour payer les fournitures. Normalement ce sont les communes, cela dépend des communes : rapport de 1 à 10 dans l’argent mis à disposition pour les écoles selon les communes. Pb des sorties scolaires. Certaines écoles, collèges, lycées n’organisent plus de sorties pour ne pas humilier les enfants.

 

UNICEF fait des rapports réguliers. 6-18 se sentent plus en insécurité, moins associés à la société.

L’école seule ne va pas résoudre les pb.  Marge de manœuvre est réduite si le reste de la société ne va pas dans le même sens.

Ce n’est pas l’école qui aggrave les inégalités. 80 % d’une classe d’âge au bac. Système s’est démocratisé. Pb : ce sont les jeunes qui quittent sans formation : 10 % actuellement. Politique menée quels que soient les gouvernements. Augmentation du nombre des diplômés de l’enseignement supérieur.

 

PISA 2018 : compréhension de l’écrit à 15 ans. France : résultat  un petit peu supérieur à la moyenne de l’OCDE (avec Autriche, Suisse, Danemark). En France la moyenne ne veut rien dire car où sont les ado de 15 ans ? Certains sont en 2de ou 1ère générale : très bons résultats, 50 % (issus des classes moyennes ou ++). 25 % sont en 3ème dans moyenne de l’OCDE. Résultats satisfaisants pour 75 % des ado. Elèves de la voie prof ont les résultats les plus mauvais de l’OCDE. France : pays où l’origine sociale pèse le plus sur les résultats scolaires. Système éducatif qui a été réalisé pour trier et retirer l’élite.

3 bacs généraux, bac historique.

1965 De Gaulle a estimé que le bac général ne suffisait pas, création du bac technologique. 1970 arrivent les premiers bacheliers technologiques. Cela a permis d’augmenter le nombre de bacheliers, mais ce n’est pas bon pour les enfants de milieux populaires, ce sont eux que l’on va trouver dans ce bac. 1985 : création du bac pro. Aujourd’hui 21 % : bonne nouvelle pour le monde du travail. En Alsace les Allemands sont venus chercher ces bacheliers.

75 % des enfants d’ouvriers passent un bac pro ou technologique.

Massification mais les inégalités se sont déployées.

Au collège on a les élèves qui correspondent aux catégories socio-professionnelles. 80 % de CSP – dans les Segpa. En France on assiste à une disparition des enfants de pauvres au fur et à mesure qu’on s’élève dans les études.

Que faire ?

Est-ce qu’on met l’argent nécessaire ? On dépense de plus en plus. MAIS l’effort en matière d’éducation se mesure à la part du PIB. A partir de 1995 on a une baisse continue de l’effort de la nation pour son éducation. (6,6%) Il manque 26 Millions pour l’éducation (ce qui a été donné  pour le CICE).

Chute du salaire des enseignants : 1980 début de carrière : 2.3 fois le Smic, aujourd’hui 1.2 du Smic. Bien être des enseignants a un effet bénéfique sur les résultats des élèves. Si on les paie mal difficulté à avoir des enseignants et de bons enseignants.

 

Ce que pourrait faire l’école : aide sanitaire et sociale n’est pas à la hauteur des besoins : postes et crédits.

Le montant des bourses reste insuffisant. Bourse maxi 450 euros/an.

Non recours aux droits : numérisation des dossiers de bourse rend les demandes plus difficiles !

Fonds sociaux ne sont pas suffisants. Division des fonds sociaux de 2002 à 2012, de nouveau en 2020. En 2022 encore 17 % de moins qu’en 2017.

Question des devoirs : externalisation chez les parents d’un certain nombre de taches. Ex : la classe inversée.

Enquête de l’UNICEF : 7 enfants sur 10 peuvent se cultiver chez eux avec des livres, ou magasines. Et les autres ? 24 % des enfants n’ont pas accès à un outil numérique.

Mise en place de l’accompagnement éducatif : 18 euros / an / enfant 

Etudiants de classe prépa : accompagnement pour préparer les concours : 843/an/jeune

Une partie de la population a capté une partie des sous pour la scolarité à son profit. Plus accompagnement auprès d’officines privées, déductibles des impôts : 300 Millions d’euros.

QUI SONT LES ASSISTES ?

Education prioritaire : on met plus de postes. Mais enseignants jeunes, souvent des non titulaires. On paie moins.

Thomas Piketti : un enfant coutera 30000 euros en bac pro : 3 ans, un enfant de section générale, jusqu’au Master : 90000 euros.

Est-ce que l’argent de l’EN va là où on en a le plus besoin pour réduire les inégalités ?

Nous dépensons moins que les autres pays (8%) pour l’école primaire. Au lycée on met 35 % de plus.

Absence de mixité sociale. Ségrégation sociale dans étab. 12 % des collégiens qui fréquentent collèges où il n’y a que des enfants pauvres. A l’intérieur de l’établissement 25 % de séparatisme social avec classes de niveau (avec section euro…).

Enseignement privé  financé par la puissance publique.  

Dans systèmes éducatifs où il y a de la mixité sociale les enfants pauvres tirent profit sans que cela nuise aux enfants plus favorisés. Quelle société voulons-nous créer ?

Politiques qui n’ont jamais rencontré d’enfants pauvres dans leur scolarité.

 

Question : Pédagogie : CLEPT avec des expérimentations pédagogiques qui n’existent plus avec le label EN. 

J-P.Delahaye : Dédoublement des classes de CP et CE1 mais sans formation pour une autre pédagogie.

Faire partager à tous les enseignants et à l’ensemble de la société l’idée que tous les enfants sont capables d’apprendre.

Travail sur le socle commun : se réinterroger sur quel savoir il est important de transmettre. On a conservé les matières qui servent pour partir dans l’enseignement général. Avant 1975 il y avait des travaux manuels qui permettaient d’entrer dans les maths par ce travail…

Pratiques pédagogiques fondées sur la coopération plus que sur la compétition. Pratiques pédagogiques fondées sur l’explicitation.

« On passe notre temps à évaluer les élèves pour savoir s’ils ne seraient pas mieux ailleurs » Philippe Mérieu

Il faut des évaluations qui encouragent les élèves plutôt que de les décourager.

En France quand on se trompe c’est une faute (jugement moral), et non une erreur.

 

Question : dans académie de Grenoble (CTA) projet de rajouter des CSP – dans étab où CSP ++, risque de mettre les boursiers méritants qui seront retirés des étab avec CSP —

J-P.Delahaye : On ne peut pas dupliquer sans formation une expérience qui a marché. A Toulouse, 5 ans de préparation pour travailler à plus de mixité sociale. Mettre l’ensemble de l’offre scolaire dans l’ensemble des étab. Nous ne savons pas tirer profit des expérimentations.

 

Question : en toute petite section enfants qui ne sont jamais allés à l’école ont déjà beaucoup de différences.

J-P. Delahaye : il faut prendre le temps de ne pas transformer cette différence en difficulté. Programmes de l’école maternelle ont été réécrits, programmes qui font déjà de la sélection. Effectifs de classes maternelles sont très élevés.

 

 

 

 

7 avril 2022 |

Voter, un devoir et un pouvoir

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On vote dimanche. Cette année, le printemps coïncide presque avec le retour aux urnes. Si la CFDT se tient à juste distance de la compétition électorale – libre de toute appartenance mais engagée dans les débats qui traversent la société –, elle ne transige jamais sur deux choses : son opposition à l’extrême droite et son soutien à la participation électorale. Aujourd’hui comme hier, la CFDT appelle chacune et chacun à se rendre aux urnes ce dimanche 10 avril.

Aujourd’hui comme hier, mais peut-être plus que jamais. La guerre en Ukraine donne réalité à ce que l’on se répète souvent : la démocratie est fragile, la démocratie est menacée. L’agression de l’Ukraine et les crimes qui l’accompagnent ont pour origine la volonté d’étouffer la démocratie dans ce pays. Elle exprime le profond mépris des autocrates pour ce régime prétendument « faible », « décadent », dont il serait facile de venir à bout. Notre participation électorale prend donc aujourd’hui une signification supplémentaire, à l’égard de ceux qui méprisent la démocratie comme de ceux qui, aujourd’hui, se battent pour elle. De ce fait, plus que jamais, le droit de vote prend la valeur d’un devoir.

Mais l’enjeu principal du vote de dimanche ne se limite pas à cela. Avant d’être un devoir, le vote est un pouvoir accordé à toutes et tous. Pouvoir infinitésimal au niveau individuel, mais force incontournable au niveau collectif. Après des années de « chamboule-tout », ce n’est pas le moindre des paradoxes de voir que l’offre électorale présente un nuancier, assurément imparfait, mais assez complet des grands courants politiques de notre pays. Au-delà de la seule compétition électorale, notre vote dressera le portrait de « l’opinion publique », qui, d’une façon ou d’une autre, pèsera dans les décisions et les débats à venir. C’est à cela que nous sommes appelés dimanche : exprimer des préférences, des choix, des rejets aussi, mais s’exprimer de toute façon, et participer ainsi à la construction d’une parole vraiment collective.

7 avril 2022 |
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